Du 9 au 13 janvier, une centaine de personnes venues des 4 coins de la France, et même pour quelques-unes de Belgique et de Hollande, se sont retrouvées en Lozère, au domaine du Ventouzet pour participer aux Rencontres nationales de la dynamique « Sortir ! »
La dynamique « Sortir ! » s’est construite en 2008 à partir du constat formulé que le dehors et la nature, comme lieux d’éducation, disparaissaient des pratiques éducatives : « Sortir, une pratique en danger« . Dès lors, les acteurs de la dynamique se sont donnés pour objectif de valoriser l’éducation à la nature et la pratique de terrain, et de faire reconnaître leur richesse pédagogique. Ainsi, chaque année, en plein cœur de l’hiver, des animateurs nature et des éducateurs à l’environnement se retrouvent pour échanger et faire avancer la cause de l’éducation dans la nature.
La semaine démarra, comme c’est l’habitude, par 24h d’immersion dehors, avec le vent glacial que l’on peut connaître sur les plateaux de l’Aubrac en plein mois de janvier ! Les participants se sont ainsi répartis en groupes autour d’un thème qu’ils souhaitaient aborder :
- vivre une immersion en situation de handicap ;
- construire un bivouac sur pilotis ;
- la Margeride en raquette qui, faute de neige, s’est transformé en atelier de création nature ;
- la marche comme expérience éco-formatrice de reconnexion à la nature ;
- sur les traces du loup.
Cette dynamique sert également à créer des outils pour favoriser l’éducation dehors (livres, outils pédagogiques, conférences formations, affiches, power point…), lors des ateliers de production. Cette année, six ateliers étaient au programme : le premier avait trait à l’Education nationale, partant du constat que les classes découverte et les sorties nature avaient tendance à se raréfier. Les autres ateliers avaient pour objet les problématiques spécifiques rencontrées dans les accueils collectifs de mineurs, ou à l’occasion des activités physiques de pleine nature. Le lien santé-Sortir désormais établi avec ce qu’on appelle le syndrome du manque de nature, et la communication, faisaient également l’objet de réflexions collectives. La très faible visibilité de l’intérêt de l’éducation dehors est apparue comme un problème majeur, auquel il fallait s’attaquer prioritairement. Même si, dans le milieu de la nature et de l’animation, la communication est rarement vue comme faisant partie du métier.
De nombreux autres rendez-vous ont ponctué la semaine, entre conférence de Sandrine Rabourdin sur l’histoire du lien Homme-Nature, marche réflexive sur l’éducation à la transition, et autres moments plus festifs avec, entre autres, du théâtre-forum et des temps de jeux.
Ce fût une semaine particulièrement dense, riche et conviviale pour la petite délégation ardéchoise qui s’y rendit. Celle-ci, composée de Stéphanie Boniface de Camin’âne, Marie Simon du Mat et coordinatrice du collectif Pétale, Anna Roché, stagiaire Dejeps au Mat pour le collectif Pétale et Brieuc Mével, coordinateur technique du collectif Pétale, revint en Ardèche avec de nombreuses idées en tête : organiser une sortie pendant 24h en Ardèche, destinée d’abord aux animateurs nature afin de renforcer les liens et de partager une expérience du dehors ensemble, développer encore les liens vers l’Education nationale et les ACM afin de favoriser les sorties, renforcer la communication sur l’importance de ce lien à la nature, qui tend à s’estomper, même sur un territoire encore très rural comme l’Ardèche. C’est là que le projet de recherche-action et du film Le Grand Secret du lien, entre l’humain et la nature, que le collectif Pétale va mettre en place sur l’année 2017-2018, en lien avec de nombreux acteurs d’EEDD et d’accueil jeunesse, prend tout son sens, et devrait permettre une plus grande reconnaissance de l’indispensable lien que nous devons maintenir avec la nature.
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