Ces journées portes ouvertes se sont déroulées à la commanderie templière de Jales, les 16 et 17 septembre 2023.
Ont donc co-organisé cet événement: des membres des associations des réseaux cotravaux AURA et pétale 07, des
membres de l’association Act’Jales (qui anime la commanderie tout au long de l’année) et des membres de
Archéorient (une antenne du CNRS de Lyon, effectuant des recherches sur l’archéologie au Moyen Orient, avec une
partie archéologie expérimentale).
Nous avons donc été accueilli dans ce lieu atypique, avec des espaces extérieurs pour les ateliers, pique nique…
(cours, jardins, champs), des espaces couverts pour se protéger, et des espaces clos pour se réunir (magnanerie,
cellier…).
Au final, ce sont près de 400 personnes qui se sont relayés tout au long du week-end.
LES ACTIONS :
Les espaces ont été aménagés dès le vendredi avec le montage des tentes, barnums et autre marabouts. Puis derniers calages autour d’un repas partagé.
La commanderie ouvrait ses portes à 10h le samedi. Des visites du site étaient organisées toutes les 1/2h. Les visiteurs étaient alors invités à suivre une des mini conférences dans la magnanerie ou à découvrir les ateliers présentés dans la cour XVIII°.
Une pause était ménagée entre 13h et 14h pour que les participants puissent se restaurer (buvette et food truck « A l’Aube »). Fermeture des portes au public à 18h pour que les structures se retrouvent. Et c’est reparti le lendemain jusqu’au soir.
LES VISITES :
Organisées par l’association Act’Jales, elles se sont enchainées toutes les 1/2h avec guides. Elles commençaient au porche sud. Se poursuivaient par un diaporama de 6mn dans le cellier. Et passaient par la cour du puits, la chapelle, le cimetière pour finir dans la cour XVIII°.
LES MINI CONFÉRENCES :
Elles se tenaient dans la magnanerie, ce qui nous a permis d’aménager des espaces d’exposition sur le parcours et dans la salle
(affiches, photos, flyers, banderoles…). On avait prévu des interventions de 1/4h toutes les 1/2h, mais on s’est plutôt calé sur
le rythme des visites, suivant la fréquentation. Cécile de RESTe!, Manue, Olivier et Séverine d’Archéorient s’occupaient de l’accueil.
Emmanuelle, de Archéorient, a résumé les éléments récoltés pendant le Projet Collectif de Recherche.
Etude pluridisciplinaire regroupant des archéologues, des médiévistes, des géographes, des architectes, des
archivistes, des étudiants, des dendrochronologues et autres geotrucs et parfois même bidules à base de tondeuse à
ondes…
Olivier, de Archéorient, nous a fait découvrir ces constructions de pierres sèches, composées de longs murs
convergeant vers un espace enclos flanqué de petites cellules, servant à piéger le gibier pour la chasse.
Histoire des chantiers de bénévoles
Yann, de l’association Le Mat, a replacé le premier chantier de bénévoles dans son contexte de l’après première
guerre mondiale: des allemands et des français se retrouvant pour reconstruire un village du coté de Verdun.
Malgré des écueils, il a par la suite participé du mouvement pacifiste (création du Service Civil International, l’objection
de conscience, les auberges de jeunesse…) et jeté les bases de la pédagogie de chantier dans laquelle nous nous
inscrivons.
Les chantiers de bénévoles, kesako?
Antoine de RESTe!, Benjamin de Helviorum, Loïc de VPN, Leslie de cotravaux AURA et Lydiane du Viel Audon ont
présenté la diversité des acteurs du réseau cotravaux, tant:
-par la nature des structures membres (associations nationales avec délégations régionales, union d’association,
association locales… associations avec ou sans salarié, subventionnées ou non…),
-par les supports utilisés comme outils pédagogique (patrimoine bâti, archéologie expérimentale, eco volontariat,
patrimoine immatériel, la dynamique des jardins, actions culturelles, actions sociales…),
-par le public accueilli (majeurs, mineurs, familles, groupes constitués, individuels, étudiants, publics en difficulté,
nationaux ou internationaux…).
Présentes sur une bonne partie du territoire, c’est la complémentarité de nos structures, basées sur le faire pour de
vrai, le faire ensemble, la découverte de l’autre, de son environnement, et finalement de soi, qui donne de la
cohérence et de la pertinence à nos actions avec un but commun: se construire en construisant.
LES ATELIERS/DÉMONSTRATION
Le but était de partager nos compétences, donner à voir quelques-uns de nos supports pédagogiques, et permettre au public de s’essayer à différentes techniques. Nous étions répartis dans la cour XVIII°, où les visiteurs pouvaient déambuler
entre 2 visites ou mini conférences.
Mosaïque et sculpture
Pour la mosaïque, Bénédict, Leïla et Sylvie, de l’association RESTe!, avaient préparé des supports pour que le public ait le choix de participer à une oeuvre collective ou de réaliser leur propre thème (croix des templiers, motifs floraux, entrelacs…).
On dispose une grille plastique sur le modèle, et on y dispose et colle les morceaux de carrelage, verre, pierre… Ne reste plus qu’à enduire les joints. Pour la sculpture, des stéatites (« pierres à savon » très tendres) étaient mise à disposition avec les outils (rappes, limes…) et des exemples de réalisation, les visiteurs étaient libres de s’en emparer, de tester le matériaux ou de créer.
Charpente
Benj et Lydiane, de l’association Helviorum, présentaient une partie du t r a v a i l d’archéologie expérimentale réalisé sur
l’archéosite de Randa Ardesca. L’atelier consistait à équarrir une poutre, et à réaliser des assemblages en tenon et mortaise avec les outils du V° avant JC.
Rejointoiement
Thierry, de l’association des Forts de l’Esseillon, membre de l’union REMPART, s’est attaqué à l’escalier monumental donnant accès à l ’ a i l e nord de la commanderie. Il a fallu arracher le lierre, décrouter les anciens joints, purger la maçonnerie des parties défectueuses. Puis préparer le mortier (à base de chaux hydraulique naturelle, de sable, d’eau et de pigments), et compléter la maçonnerie lorsque les manques étaient trop importants, tout en recalant les marches qui s’étaient affaissées en glissant. Et bien sûr, nettoyer le chantier en fin de week-end.
Taille de pierre
Cet atelier, animé par Antoine de RESTe!, comportait une partie ludique et théorique. De la documentation était mise à disposition sur l’architecture romane en général, et sur les voûtes en particulier. Une maquette d’arc roman en ciporex faisait
office de puzzle que le public pouvait démonter et remonter, permettant d’appréhender les forces agissant sur la structure.
La partie pratique consistait à tailler un bloc de grès pour en faire un parallélépipède rectangle, et une galette de calcaire pour en faire un disque. Les premières arrêtes étaient sorties grossièrement à la chasse, puis affinées à la pointerole et ciseau pour réaliser les ciselures (les références). Les équerres permettaient de faire les dégauchis, pour s’assurer que l’on trace bien des ciselures parallèles, et ainsi déterminer les surfaces planes. La matière restant entre les ciselures étaient attaquée à la pointerole, puis au burin, pour finir au ciseau large, laissant des marques de d’outils en biais: le layage.
La pierre sèche
Pour compléter cette approche du matériau pierre et de la voûte, Marc, de l’association RESTe!, proposait de tenter de construire un arc en schiste. Un moule en sable était disposé au sol, les participants choisissaient les pierres et les
disposaient à leur guise jusqu’à placer la clef de voûte. Puis le sable était retiré, dégageant l’arc. Les pierres bougeaient un peu pour se mettre en compression, mais ça tenait. Certains ont même tenté de monter dessus.
Le compost
Atelier/conférence, animé par Marie de Pétale 07 et association Le Mat. Une partie sous l’appentis, sur le
fonctionnement du compost en général, ce qu’on peut y mettre, et les équilibres à entretenir pour qu’il évolue bien et puisse
ainsi être considéré, non plus comme un « déchet », mais bien comme une matière première enrichissant le sol. Une partie au jardin, à partir de l’observation du compost de Jales: ce qu’on y trouve, l’état de dégradation des différents éléments, quels
endroits sont « stériles » mais légers et aérés, quels autres sont fertiles… Comment l’améliorer, quels usages…
Interculturalité
Composante des chantiers de bénévoles, Leslie, de Cotravaux AURA, a proposé plusieurs outils de découverte de l’autre: les langues, les représentations…
La petite restauration
Mise en place par Manue de Archéorient et Christian de RESTe!, elle a permis aux visiteurs de rester plus longtemps sur le site, et profiter pleinement du programme de ces journées portes ouvertes. La partie buvette était assurée par des bénévoles des différentes structures, la restauration était proposée par A l’Aube, lieu ouvert aux Vans (07)
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