Terre & Humanisme a réalisé l’enquête « Les Français et l’agroécologie » en partenariat avec Opinionway. Elle est destinée à évaluer la perception et les pratiques des Français liées à l’agriculture et l’agroécologie alors que la société et le monde agricole sont confrontés à des défis majeurs. Elle a été réalisée auprès d’un échantillon de 1027 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, agglomération et région de résidence.
87% des Français estiment l’agroécologie comme une solution alternative au modèle actuel d’agriculture selon le 1er Baromètre de l’agroécologie.
–> Les grands enseignements du 1er Baromètre de l’agroécologie
1. Une volonté de changement des pratiques agricoles et un réel soutien aux agriculteurs
❖ Rémunérer plus justement les agriculteurs constitue le premier défi à relever pour 70% des Français, et revaloriser le métier d’agriculteur est indispensable pour 83% d’entre eux.
❖ 92% des Français estiment qu’une évolution du modèle agricole est nécessaire (43% une transformation radicale) avec comme leviers prioritaires l’interdiction des intrants chimiques (52%) suivi par la formation et l’accompagnement des agriculteurs (52%).
❖ Les autres défis sont liés à l’environnement : la préservation de l’environnement (53%), l’adaptation aux changements climatiques (45%), la préservation des ressources (44%), la protection de la faune et de la flore (40%).
❖ L’utilisation de leviers économiques ou fiscaux est partagée par un peu moins de la moitié des Français : taxation plus favorable (33%), aide publique réorientée vers les petits exploitants et des pratiques agroécologiques (43%), meilleur contrôle et encadrement des prix des produits agricoles et agroalimentaires (45%).
2. Une aspiration à consommer des produits issus du potager et un attrait pour les pratiques agroécologiques individuelles
❖ L’accès à une nourriture saine et de qualité constitue un critère majeur pour une moitié de Français.
❖ 60% possèdent ou souhaitent cultiver un potager. Les plus réticents étant les plus de 65 ans (51%) et les urbains des agglomérations de plus de 100 000 habitants (50%).
❖ 45% des Français consomment des produits issus de leur potager ou de celui d’un proche au moins une fois par mois. 60% des ruraux contre 41% des citadins (agglomérations de plus de 100 000 habitants) et 32% de l’agglomération parisienne.
❖ Plus de 8 personnes sur 10 soulignent les effets bénéfiques du potager. 95% pour des questions éducatives (57 % de tout à fait) et 94% pour la qualité des produits (origine, goût, caractère naturel). Les avantages économiques et sociaux sont aussi mis en avant.
❖ La quasi-totalité des personnes possédant un potager serait prête à supprimer les intrants et pesticides (97%), pratiquer le paillage (95%) et produire du compost (95%). Un attrait équivalant pour celles qui aimeraient réaliser un potager (90%, 87%, 93%).
3. L’agroécologie, une pratique trop peu connue des Français mais qui remporte leur adhésion
❖Plus de la moitié des Français déclarent connaitre l’agroécologie (53%), pourtant, seul 17% déclarent savoir précisément de quoi il s’agit.
❖ Les bénéfices sont largement reconnus : alimentation saine (89%), développement économique national (85%), lutte contre le changement climatique (84%).
❖ 82% considère que l’agroécologie, parce qu’elle revalorise le métier de paysan, pourrait être une solution au manque de reconnaissance des agriculteurs.
❖ L’agroécologie convainc les Français. Plus de 8 répondants sur 10 sont d’accord avec l’ensemble de ses avantages. Cependant, 73% se sentent mal informés, 26% estiment disposer d’un bon niveau d’information mais seulement 5% se sentent très bien informés, notamment les moins de 35 ans (32%). Les moins informées sont les catégories populaires (81%), soit 10 points de plus que les catégories sociales plus élevées.
❖ Le besoin d’information (42%), de formations (32%) et d’animations (18%) est déterminant pour permettre le déploiement de l’agroécologie, notamment en vue d’un potager.
❖ Le jardinage urbain et les jardins partagés intéressent peu en dehors des citadins, en particulier des grandes agglomérations et surtout des moins de 35 ans.
Les Français expriment un désir de formation et d’apprentissage pour le potager. Ainsi, apprendre à cultiver en interaction avec la nature (85%)
Nous espérons que les grands enseignements de ce baromètre pourront massivement être relayés par les médias et qu’ils interpelleront les politiques, car cette question de la transition agricole représente un enjeu majeur pour notre société.
l’intégralité des résultats, la note de synthèse et l infographie sont disponibles ici
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